Language of document : ECLI:EU:T:2014:1042





Arrêt du Tribunal (première chambre) du 9 décembre 2014 –
BT Telecommunications/Conseil


(affaire T‑440/11)

« Politique étrangère et de sécurité commune – Mesures restrictives prises à l’encontre de la Biélorussie – Gel des fonds – Obligation de motivation – Droits de la défense – Droit d’être entendu – Erreur d’appréciation »

1.                     Procédure juridictionnelle – Actes abrogeant et remplaçant en cours d’instance les actes attaqués – Demande d’adaptation des conclusions en annulation formulée en cours d’instance – Admissibilité – Délai pour la présentation d’une telle demande – Point de départ – Date de communication du nouvel acte aux intéressés (Art. 263, al. 6, TFUE ; règlement de procédure du Tribunal, art. 48, § 2, et 102) (cf. points 54, 67, 68, 71)

2.                     Recours en annulation – Personnes physiques ou morales – Actes les concernant directement et individuellement – Mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie – Règlement procédant à un réexamen de la liste de personnes, groupes ou entités visés et complétant cette liste sans l’abroger – Recours formé par une personne figurant sur la liste, mais non mentionnée dans ledit règlement – Recevabilité (Art. 263 TFUE ; règlements du Conseil nº 765/2006 et nº 1000/2011) (cf. points 59-61)

3.                     Actes des institutions – Motivation – Obligation – Portée – Mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie – Gel des fonds de certaines personnes et entités au regard de la situation en Biélorussie – Exigences minimales (Art. 296 TFUE ; décisions du Conseil 2011/357/PESC, 2011/666/PESC et 2012/642/PESC ; règlements du Conseil nº 588/2011, nº 1000/2011 et nº 1017/2012) (cf. points 79-85)

4.                     Politique étrangère et de sécurité commune – Mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie – Gel des fonds de certaines personnes et entités au regard de la situation en Biélorussie – Obligation d’étendre cette mesure aux entités détenues ou contrôlées par une telle entité – Condition – Actes instituant les mesures restrictives prévoyant l’application de celles-ci auxdites entités détenues ou contrôlées – Arrêt ayant annulé les mesures restrictives visant l’entité – Portée – Annulation des mesures restrictives visant les entités détenues ou contrôlées par l’entité (Décisions du Conseil 2011/357/PESC, 2011/666/PESC et 2012/642/PESC ; règlements du Conseil nº 588/2011, nº 1000/2011 et nº 1017/2012) (cf. points 88, 89, 144, 145, 149)

5.                     Politique étrangère et de sécurité commune – Mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie – Gel des fonds de certaines personnes et entités au regard de la situation en Biélorussie – Nature de ces mesures – Absence de caractère pénal (Décisions du Conseil 2011/357/PESC, 2011/666/PESC et 2012/642/PESC ; règlements du Conseil nº 588/2011, nº 1000/2011 et nº 1017/2012) (cf. point 112)

6.                     Politique étrangère et de sécurité commune – Mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie – Gel des fonds – Droits de la défense – Communication des éléments à charge – Décision subséquente ayant maintenu le nom de la requérante dans la liste des personnes visées par ces mesures – Absence de nouveaux motifs – Violation du droit d’être entendu – Absence (Décision du Conseil 2012/642/PESC ; règlement du Conseil nº 1017/2012) (cf. points 119-122)

Objet

Demande d’annulation de la décision 2011/357/PESC du Conseil, du 20 juin 2011, modifiant la décision 2010/639/PESC concernant des mesures restrictives à l’encontre de certains fonctionnaires de Biélorussie (JO L 161, p. 25), du règlement (UE) nº 588/2011 du Conseil, du 20 juin 2011, modifiant le règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre du président Lukashenko et de certains fonctionnaires de Biélorussie (JO L 161, p. 1), de la décision 2011/666/PESC du Conseil, du 10 octobre 2011, modifiant la décision 2010/639/PESC concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie (JO L 265, p. 17), du règlement d’exécution (UE) nº 1000/2011 du Conseil, du 10 octobre 2011, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie (JO L 265, p. 8), de la décision 2012/642/PESC du Conseil, du 15 octobre 2012, concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie (JO L 285, p. 1), du règlement d’exécution (UE) nº 1017/2012 du Conseil, du 6 novembre 2012, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie (JO L 307, p. 7), de la décision 2013/534/PESC du Conseil, du 29 octobre 2013, modifiant la décision 2012/642 (JO L 288, p. 69), et du règlement d’exécution (UE) nº 1054/2013 du Conseil, du 29 octobre 2013, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie (JO L 288, p. 1), en ce que ces actes concernent la requérante.

Dispositif

1)

La décision 2011/357/PESC du Conseil, du 20 juin 2011, modifiant la décision 2010/639/PESC concernant des mesures restrictives à l’encontre de certains fonctionnaires de Biélorussie, le règlement (UE) nº 588/2011 du Conseil, du 20 juin 2011, modifiant le règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre du président Lukashenko et de certains fonctionnaires de Biélorussie, la décision 2011/666/PESC du Conseil, du 10 octobre 2011, modifiant la décision 2010/639/PESC concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie, le règlement d’exécution (UE) nº 1000/2011 du Conseil, du 10 octobre 2011, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie, la décision 2012/642/PESC du Conseil, du 15 octobre 2012, concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie, et le règlement d’exécution (UE) nº 1017/2012 du Conseil, du 6 novembre 2012, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie, sont annulés, en tant qu’ils visent BT Telecommunications PUE.

2)

Le recours est rejeté comme irrecevable en tant qu’il vise la décision 2013/534/PESC du Conseil, du 29 octobre 2013, modifiant la décision 2012/642, et le règlement d’exécution (UE) nº 1054/2013 du Conseil, du 29 octobre 2013, mettant en œuvre l’article 8 bis, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 765/2006 concernant des mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie.

3)

Le Conseil de l’Union européenne supportera, outre ses propres dépens, ceux exposés par BT Telecommunications.

4)

La Commission européenne supportera ses propres dépens.