Arrêt de la Cour (sixième chambre) du 20 octobre 2011 – Commission / France
(affaire C‑549/09)
«Manquement d’État – Aides d’État – Aides accordées en faveur des aquaculteurs et des pêcheurs – Décision déclarant ces aides incompatibles avec le marché commun – Obligation de récupérer sans délai les aides déclarées illégales et incompatibles ainsi que d’en informer la Commission – Inexécution – Impossibilité absolue d’exécution»
1. Aides accordées par les États - Récupération d'une aide illégale - Obligation - Devoir d'exécution immédiate et effective de la décision de la Commission (Art. 108, § 2, TFUE et 288 TFUE; règlement du Conseil nº 659/1999, art. 14, § 3) (cf. points 26-29, 31)
2. Recours en manquement - Non-respect de l'obligation de récupérer les aides illégales - Moyens de défense - Impossibilité absolue d'exécution $- Critères d'appréciation - Difficultés d'exécution - Obligation pour l'État membre d'entreprendre de véritables démarches auprès des entreprises en cause et de proposer à la Commission des solutions alternatives permettant de surmonter de telles difficultés - Difficulté relative à l'identification des bénéficiaires ne justifiant pas la non-exécution de la décision de la Commission (Art. 108, § 2, TFUE; règlement du Conseil nº 659/1999, art. 14, § 3) (cf. points 33-34, 39)
3. Recours en manquement - Non-respect d'une décision de la Commission relative à une aide d'État - Moyens de défense - Mise en cause de la légalité de la décision – Irrecevabilité (cf. point 43)
Objet
| Manquement d'État - Défaut d'avoir pris les mesures nécessaires pour se conformer à la décision de la Commission 2005/239/CE, du 14 juillet 2004, concernant certaines mesures d'aides mises à exécution par la France en faveur des aquaculteurs et des pêcheurs (JO 2005, L 74, p. 49) - Obligation de récupérer sans délai les aides déclarées illégales et incompatibles avec le marché commun et d'en informer la Commission. |
Dispositif
1) | | En n’ayant pas exécuté, dans le délai prescrit, la décision 2005/239/CE de la Commission, du 14 juillet 2004, concernant certaines mesures d’aide mises à exécution par la France en faveur des aquaculteurs et des pêcheurs, en récupérant auprès des bénéficiaires les aides déclarées illégales et incompatibles avec le marché commun par les articles 2 et 3 de cette décision, la République française a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu des articles 288, quatrième alinéa, TFUE et 4 de ladite décision. |
2) | | La République française est condamnée aux dépens. |